[Test] Batman – Arkham City : Harley Quinn se venge
On dit souvent qu'il y a à boire et à manger dans les DLC. D'un côté, des boites comme Rockstar proposent des contenus plus onéreux mais offrant plus de dix heures de jeu et quelques idées originales. À l'opposé, certains éditeurs, comme Capcom avec ses DLC présents sur le CD du titre ou Activision et ses packs de trois maps multi à quinze euros, sont désignés comme les mauvais élèves. Si Warner a offert un Batman – Arkham City de toute beauté, on ne peut malheureusement pas considérer les extensions déjà disponibles comme des réussites. De gros espoirs étaient donc placés en cet « Harley Quinn se venge », premier segment additionnel de la campagne solo. Le résultat, hélas, n'est pas à la hauteur...
Attention, on ne peut attaquer une description de ce nouveau DLC sans lâcher de spoil sur le dénouement du jeu original. Nous allons donc y aller gaiement. Ceux qui ne veulent rien savoir peuvent directement passer au deuxième paragraphe. Enfermé dans Arkham City avec un Joker gravement malade, Batman assiste, impuissant, au décès de son ennemi juré, emporté par le mal qui le ronge. Voilà donc le point de départ d' « Harley Quinn se venge ». Quinze jours après la mort du Joker, nous découvrons Robin qui s'infiltre dans Arkham City. Le jeune homme est à la recherche de Batman, disparu depuis deux jours. On apprend ainsi que la Chauve-Souris est encore plus taciturne que d'habitude depuis les tragiques incidents survenus deux semaines plus tôt, s'isolant de ses compagnons d'armes. Notre camarade sidekick va découvrir qu'Harley, la petite amie du Joker, cherche à venger son doux Monsieur J... Batman et Robin doivent donc arrêter l’ancienne psychiatre avant qu’elle ne commette une énorme bêtise.
Cette base scénaristique donne donc lieu à une extension loin d’être inintéressante de prime abord. L’aspect sombre et violent de la franchise Batman, si bien retranscrit dans Arkham City, est ici bien présent avec un Chevalier Noir plus torturé que jamais. L’ensemble du DLC nous place d’ailleurs la plupart du temps en terrain connu. Batman a en effet les même mouvements, les mêmes gadgets, se dirige de la même façon… De même, l’alternance des phases de jeu nous renvoie à des choses déjà pratiquées dans le récit principal : infiltration et élimination d’ennemis dans une zone, grosse bagarre, recherche de codes… Rien de bien nouveau. La réalisation ne bouge pas plus, ce dont on ne se plaindra pas trop tant le jeu de base est grandiose à ce niveau. Les phases nouvelles viendront en fait des moments où le joueur dirige Robin. Le jeune compagnon de Batman n’ayant pas les mêmes gadgets, le joueur doit apprendre à utiliser le bouclier à balles ou les bombes adhésives. Pas d’inquiétude, le soft est assez bien fait pour introduire cela de façon douce. Malheureusement, tout n’est pas aussi idyllique.
Car « Harley Quinn se venge » souffre d’un défaut majeur : sa longévité. En deux heures, la messe est dite et l’add-on bouclé sans qu’une quelconque nouvelle quête annexe ne donne envie de s’y replonger. Une durée de vie qui pourrait passer si on ne savait pas tout ce qu’Arkham City a laissé en suspens. Beaucoup d’intrigues secondaires restent en effet très ouvertes à la fin du titre de base, et appellent un complément. Or, nous n’avons ici qu’une réponse à une question qu’on ne se posait même pas. En étant cléments, nous pourrions nous dire « Bon, pourquoi pas ? ». Mais un autre élément quelque peu extérieur vient contrebalancer cela : le prix. « Harley Quinn se venge » nous est proposé à dix euros, ce qui est exorbitant pour à peine deux heures d’expérience ludique, et l’on peut craindre la multiplication des extensions ne proposant un prolongement qu’à une quête. L’intention de base, à savoir offrir un complément à celui qui est peut-être le meilleur jeu de la fin d’année 2011, est louable. La fortement possible prolifération de contenus passables vendus dix euros pièce est bien plus problématique. Si cet « Harley Quinn se venge » fonctionne, on peut s’attendre à voir débarquer la suite des quêtes du voleur de visages ou du prédicateur bizarre, voire l’action de Robin dans la quête principale ou des « Qu’est devenu Le Pingouin/Bane/Poison Ivy » et autres idioties. Il est triste que la politique de DLC de Warner vienne ternir ainsi un si grand jeu…
Points positifs |
- Une intrigue pas inintéressante ; |
- La possibilité de diriger Robin dans un segment de quête ; |
- Toutes les qualités d’Arkham City. |
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Points négatifs |
- La durée de vie ; |
- La limitation des révélations à un seul pan de l’histoire ; |
- Le prix excessif ; |
- La possible multiplication de contenus tronqués de ce type. |